Il peut arriver qu’un proche ne soit plus en mesure de conduire en toute sécurité, que ce soit en raison de l’âge, d’une maladie ou d’un comportement à risque. Si vous vous trouvez dans cette situation, sachez qu’il existe une procédure légale pour alerter les autorités tout en respectant les droits de la personne concernée. Voici les étapes et points importants à connaître.
Signaler un conducteur inapte est une démarche délicate mais essentielle pour prévenir des accidents graves. En France, il n’existe pas de contrôle médical obligatoire pour les détenteurs du permis. Cependant, l’état de santé ou les capacités psychomotrices d’un conducteur peuvent parfois se dégrader au point de représenter un danger pour lui-même et les autres usagers de la route.
La procédure commence par l’envoi d’un courrier adressé au préfet du département de résidence de la personne concernée. Ce courrier doit inclure vos coordonnées personnelles ainsi que les informations complètes sur le conducteur, comme son nom et son adresse. Il est essentiel d’y joindre des éléments concrets justifiant le signalement, tels que des incidents récents au volant, un diagnostic médical établi ou des comportements jugés préoccupants. Ces preuves sont indispensables pour que la préfecture puisse examiner la demande de manière approfondie.
Une fois le courrier réceptionné, les services préfectoraux procèdent à une analyse. Si les informations fournies ne sont pas jugées suffisantes, la demande peut être classée sans suite. En revanche, si des doutes légitimes sont soulevés, le préfet peut ordonner un contrôle médical de la personne concernée pour évaluer son aptitude à conduire.
Suite à ce contrôle médical, le préfet peut opter pour une suspension du permis de conduire si le conducteur est jugé inapte à la conduite. Cette mesure est généralement temporaire et peut être levée après un contrôle médical favorable. Toutefois, elle peut aussi être définitive.
Une autorisation temporaire de conduire peut également être accordée, sous réserve d’un nouveau contrôle médical ultérieur pour vérifier si le conducteur reste apte. Cette autorisation peut être assortie de restrictions spécifiques.
Le préfet peut aussi autoriser la conduite avec des restrictions. Cela peut inclure des aménagements techniques du véhicule, comme des systèmes de freinage ou des rétroviseurs adaptés, ou des obligations pour le conducteur, telles que le port de lunettes ou d’une prothèse auditive. Il peut également limiter les conditions de conduite, par exemple en interdisant la conduite de nuit ou sur autoroute.
Enfin, si l’avis médical ne révèle aucune contre-indication, le préfet peut décider de maintenir le droit à conduire sans imposer de restrictions. Ces mesures visent à concilier sécurité routière et respect des capacités du conducteur.