C’est une avancée majeure pour l’inclusion dans le domaine de l’apprentissage de la conduite. Dès cet été, l’examen du code de la route sera proposé en Langue des Signes Française (LSF), rendant cette épreuve théorique plus accessible pour des milliers de candidats sourds ou malentendants.
C’est à l’occasion d’une conférence de presse à l’Institut national de jeunes sourds (INJS) de Paris, le 3 juin dernier, que Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la Sécurité routière, a annoncé cette réforme majeure. L’objectif est clair : assurer l’égalité des chances pour tous les candidats, en particulier ceux qui rencontrent des difficultés majeures d’accès à l’examen à cause de leur handicap.
Chaque année, environ 4 000 candidats à l’examen du code de la route (ETG et ETM) sont concernés par des troubles auditifs sévères, selon les estimations du ministère de l’Intérieur. Or, environ 80 % des personnes sourdes sont en grande difficulté face au français écrit, comme l’a rappelé Karine Fouet, professeure spécialisée à l’INJS. Un constat réaffirmé par Anne-Marie Gallot, conseillère santé, qui a souligné que la lecture se construit par l’écoute, un processus rendu plus complexe pour ce public.
Jusqu’ici, les candidats sourds devaient faire une demande spécifique pour bénéficier de la présence d’un interprète en LSF assermenté par la cour d’appel – une procédure à la fois lourde, coûteuse et peu flexible.
Avec cette réforme, les candidats pourront accéder, dans les bureaux d’éducation routière (BER), à une version de l’examen dans laquelle chaque question et ses propositions seront directement traduites en LSF via une vidéo intégrée à droite de l’image. Cette avancée devrait permettre, d’une part d’augmenter les créneaux disponibles dans les centres d’examen grâce à la fin de l’obligation de présence d’un interprète, et d’autre part, de faire baisser les coûts pour les candidats permettant un accès au permis de conduire plus équitable.
Comme l’a rappelé Paul Flad, directeur de l’INJS, le permis de conduire est bien plus qu’un simple examen : c’est un levier essentiel d’autonomie, de mobilité et d’insertion professionnelle, en particulier pour les jeunes sourds, souvent confrontés à des freins dans l’accès au logement, à la formation et à l’emploi.
L'examen du code de la route sera accessible en langage des signes cet été !
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