Les ralentisseurs, ou dos-d'âne, sont des dispositifs couramment utilisés pour réduire la vitesse des véhicules dans les zones résidentielles, aux abords des écoles ou dans d'autres endroits où la sécurité des piétons est une priorité.
Cependant, tous les ralentisseurs ne sont pas conformes aux normes en vigueur, ce qui peut entraîner des problèmes non seulement pour les automobilistes, pour les habitants des alentours, mais aussi pour les infrastructures routières.
La France dispose de normes strictes en matière de conception et d'installation des ralentisseurs. Ces normes, définies par l’arrêté du 27 mai 1994, précisent les dimensions que doivent respecter les ralentisseurs pour garantir leur efficacité tout en minimisant les risques de dommages aux véhicules. Les ralentisseurs doivent, par exemple, avoir une hauteur maximale de 10 cm et une longueur d'au moins 4 mètres pour les ralentisseurs de type dos-d'âne.
Cependant, de nombreux ralentisseurs installés au fil du temps ne respectent plus ces normes. Certains sont trop hauts, d'autres trop abrupts, et beaucoup sont installés dans des zones inadéquates, comme sur des routes principales ou des voies fréquentées par les transports en commun. Ces dispositifs peuvent causer des dommages aux véhicules, augmenter les émissions de CO2 en raison des freinages et des accélérations brusques, et même représenter un danger pour les deux-roues. De plus, ces dispositifs peuvent entraîner, d’une part, une détérioration prématurée des infrastructures routières, avec des coûts de maintenance supplémentaires pour les collectivités locales, et d’autre part, des nuisances sonores excessives, perturbant la tranquillité des habitants des zones résidentielles.
Face à ces enjeux, les autorités ont décidé de lancer une campagne de suppression des ralentisseurs illégaux. C’est dans le département du Var que cette opération a débuté cet été. En effet, le tribunal administratif de Toulon a condamné le conseil départemental du Var à retirer deux ralentisseurs installés dans la commune de Vinon-sur-Verdon, pour non-respect des normes. Cette décision s'inscrit dans une démarche plus large visant à améliorer la sécurité routière et à garantir la conformité des infrastructures aux normes en vigueur. Les collectivités locales devront remplacer ces deux ralentisseurs par des dispositifs conformes, ou envisager d'autres solutions pour modérer la vitesse, comme l'installation de radars pédagogiques, la création de chicanes ou encore le rétrécissement des voies.
Une première condamnation qui pourrait d’ailleurs inciter de nombreuses autres collectivités locales à revoir leurs installations existantes afin d’éviter d’être poursuivies à leur tour par la suite…