En 2025, le constat est clair : jamais les délais pour passer le permis de conduire n’ont été aussi longs. Partout en France, les auto-écoles font face à une pression croissante, prises en étau entre une demande exponentielle et des ressources administratives insuffisantes. Cette situation engendre des tensions économiques, organisationnelles et relationnelles pour les professionnels du secteur. Décryptage d’un système à bout de souffle… et des leviers d’action possibles.
Une demande qui explose, un système qui sature
Depuis l’abaissement de l’âge du permis à 17 ans, combiné à l’élargissement du financement par le CPF, les auto-écoles ont vu affluer une nouvelle vague de candidats. La demande est massive, régulière, et parfois difficile à canaliser. Résultat : dans certains départements, les délais pour obtenir une place à l’examen du permis B dépassent aujourd’hui 3 mois, voire 6 à 9 mois dans des zones rurales ou périurbaines. Le nombre de places ne suit pas. Le déficit chronique d’inspecteurs du permis de conduire (IPCSR), malgré quelques renforts ponctuels, ne permet pas d’absorber cette croissance.
Une pression quotidienne sur les auto-écoles
Les auto-écoles se retrouvent malgré elles en première ligne et doivent jongler avec des créneaux d’examens ingérables. Cela complique la planification des formations, la motivation des élèves… et fragilise la cohérence pédagogique. Un schéma qui se répète et qui génère de l’incompréhension, parfois de l’agressivité envers les professionnels de la conduite. Beaucoup d’élèves (et leurs familles) mettent en cause l’auto-école, alors que les causes sont administratives et systémiques.
Par ailleurs, pour l’auto-école, chaque mois de délai supplémentaire représente des heures de conduite supplémentaires à planifier et justifier, des risques de désistement ou de démotivation, ainsi qu’une pression économique sur les trésoreries des établissements.
Quels leviers ?
Pour tenter de remédier à cette situation de crise, le ministère de l’Intérieur et la Délégation à la Sécurité Routière (DSR) ont mis en place plusieurs mesures avec d’une part, le recrutement de 100 nouveaux inspecteurs du permis de conduire d’ici à 2026 et d’autres part, la mobilisation d’inspecteurs retraités volontaires sous forme de vacations. Mais pour l’heure, ces mesures semblent inefficaces face à l’ampleur de la demande…