Alors que la circulation inter-files des deux-roues motorisés demeure interdite (infraction passible de 135 € d'amende et d’un retrait de trois points sur le permis de conduire), son expérimentation sur certaines routes de 11 départements français s’est achevée le 31 janvier dernier. L’objectif de cette expérimentation était d’organiser un partage apaisé de la route, respectueux de l’ensemble des usagers, et d’encadrer et de sécuriser une pratique fortement répandue chez les conducteurs de deux-roues motorisés.
Qui était concerné ?
La circulation inter-files des deux ou trois-roues motorisés est entrée en expérimentation le 1er février 2016, pour une durée de cinq ans, dans 11 départements, à savoir, les 8 départements d’Ile-de-France ainsi que dans les Bouches-du-Rhône, la Gironde et le Rhône. Seules certaines voies de ces départements étaient concernées : il s’agissait d’autoroutes et routes à deux chaussées séparées par un terre-plein central et dotées d'au moins deux voies chacune, où la vitesse maximale autorisée est supérieure ou égale à 70 km/h, entre les files de véhicules situées sur les deux voies, ayant le même sens de circulation, les plus à gauche d'une chaussée. Cela représentait 3 000 kilomètres au total.
Quel bilan en tirer ?
À l'heure du bilan de l'expérimentation, un rapport analysant la mesure montre que lorsqu'on prend en compte l'ensemble du réseau routier, les accidents qui impliquent au moins un deux-roues motorisé ont baissé de 9 % dans les Bouches du Rhône, 10 % en Île-de-France et même 28 % en Gironde. Mais lorsqu'on regarde les zones concernées par l'expérimentation, il y a une hausse des accidents de 9 % en Île-de-France, 54 % en Gironde et 64 % dans les Bouches du Rhône. La Sécurité Routière reconnaît toutefois que les données sont difficiles à analyser, car les circonstances des accidents ne sont pas toujours connues avec exactitude.